Voici le courrier de l’intersyndicale envoyée au Président du SDIS 44 afin de présenter leur ras-le-bol…
Nantes, le 23 novembre 2020
A l’attention de Monsieur Philippe GROSVALET,
Par la présente, nous tenions à vous évoquer le dysfonctionnement social au sein de votre Etablissement « SDIS 44 » qui est suffisamment sérieux pour que nous prenions, ensemble, un moment pour vous justifier nos absences au sein des réunions de concertation et instances paritaires. Nous osons espérer que votre direction vous ait fait part de la situation et des énormes tensions humaines que revêtent les décisions prises depuis plusieurs mois. Il serait également surprenant que vous n’ayez l’information, que vos centres de secours et services sont secoués par une vague de pessimisme, de ressentiments et d’incompréhension.
Courant 2018, nous vous avons interpellé sur les efforts que la gouvernance du SDIS devait faire pour rétablir un dialogue social de qualité (qui ne se mesure pas au nombre de réunions mais à la qualité des accords et au consensus dans la résolution des problèmes), fruit d’un travail de coopération et de recherche de compromis/consensus (à ne pas confondre avec la compromission).
Aujourd’hui, force est de constater que, si sur certains sujets très anciens et sans urgence particulière (règlement intérieur), la concertation a eu lieu, pour plusieurs autres dossiers très impactants pour le personnel (qualité du service public et qualité de vie au travail, tickets restaurants, comptage du temps de travail des télétravailleurs, NBI, critères d’avancement, etc…). Il y a eu très peu, voire aucune concertation et les représentants du personnel sont mis devant le fait accompli.
Pire, lorsque les représentants du personnel ont apporté des éléments juridiques solides, l’administration s’est entêtée au point de se ridiculiser, l’obligeant à revenir sur certaines de ses décisions. Aujourd’hui, elle s’entête encore, niant notre rôle et le fait que nous sommes des représentants élus/mandatés et responsables. Se référer à la loi sur le dialogue social en réunissant les organisations autour d’un projet commun tout en bafouant leur représentativité démocratique, imposant une vision arbitraire, ressemble fortement à un hold-up social fort bien organisé.
Nous observons une gestion hasardeuse des dossiers par la direction du SDIS 44. Celle-ci nous conduit à une situation inédite au sein de notre collectivité. Résultat, le SDIS 44 veille au maintien d’une image idyllique en masquant voire favorisant des dysfonctionnements quotidiens, qui s’accentuent de mois en mois et qui dégradent nos conditions de travail et la qualité du service rendu à la population.
Il s’installe au SDIS 44 un « mal-être ». Nous réclamons « la mise en place d’un réel dialogue social avec la direction ». Nous constatons « le sentiment de mépris que ressentent les personnels au quotidien, par un malaise au sein des unités opérationnelles et dans des services du SDIS ». Ce réel sentiment d’abandon fait débuter une expression publique légitime.
Puisque l’administration fait fi du dialogue social entre partenaires sociaux responsables, aujourd’hui nous disons STOP. Nous refusons de devenir, par notre présence aux instances paritaires pour assurer le quorum, la caution d’un management qui met à mal les personnels, la soi-disant « première ressource du SDIS » du projet stratégique.
Vous trouverez ci-dessous la liste des dossiers sur lesquels nous voulons que nos positions soient prises en compte dans la recherche d’un consensus.
Dans l’attente de vous rencontrer pour échanger directement en tête-à-tête, veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos salutations syndicales cordiales et respectueuses.
NOUS, Organisations Syndicales, NOUS VOULONS :
- Un dialogue social de qualité en le maintenant et en développant des libertés syndicales démocratiques et le respect du droit de grève.
- Un respect des engagements dans la durée, pris par vous-même et votre gouvernance. Plus d’humanité en respectant les personnels sur tout le territoire du SDIS.
NOUS, Organisations Syndicales, NOUS DEMANDONS :
- L’arrêt de la privatisation à tout va du secours d’urgence.
- La défense et l’amélioration du service public d’incendie et de secours, pour faire face aux risques et répondre aux besoins de la population Ligérienne.
- Plus d’effectifs liés à l’augmentation des interventions due à l’accroissement exponentiel de la démographie du département de Loire-Atlantique.
- Plus de moyens matériels et techniques correspondant à un département de catégorie A ambitieux dans l’évolution. Une parfaite connaissance des avancées sur les travaux du SDACR.
La poursuite de l’amélioration des conditions de travail en tenant compte de la santé et de la sécurité des agents. Le développement de la qualité de vie au travail et plus d’équité entre les personnels.
- L’ouverture du dossier « organisation du temps de travail » des sapeurs-pompiers professionnels, associé à une politique de recrutement massif de SPP pour mettre en œuvre les 12 heures, sans oublier un rajeunissement de la moyenne d’âge du corps départemental.
- La prise en compte de l’avis du contrôle de légalité concernant le comptage des heures et des jours des agents, sans oublier la prise en charge de participation financière au télétravail.
- Une modernisation de l’outil informatique en mettant des moyens à la hauteur des missions des PATS et SP.
- Une réelle politique en matière de gestion, indispensable des parcours professionnels (avancement de grade) et d’une GPEC afin de permettre une mobilité aux SPP et PATS qui le souhaitent.
- L’annulation de la décision prise pour la NBI, avec l’ouverture d’une concertation transparente et collaborative.
Une révision du tableau prime de responsabilité de SPP, afin de le mettre en conformité avec les textes en vigueur. Un Centre de Formation Ecole départementale, nécessaire au bon fonctionnement d’un SDIS de catégorie A. - Une réforme du temps de formation continue en corrélation à l’évolution et technicité des métiers et des missions.