Amendement 42284
Article 49 alinéa 3, dit « d’engagement de responsabilité »
Mais que cache donc le rejet de l’amendement pour le maintien des droits acquis pour les sapeurs-pompiers, soutenu par le député Olivier MARLEIX ?
Mais que cache donc ce recours permettant au gouvernement de faire passer son projet de réforme des retraites, sans débat parlementaire, sans vote ?
La résultante d’un véritable flou artistique du gouvernement dans son projet de réforme de nos retraites ainsi que d’un désamour flagrant pour notre profession, quand si peu de députés(es) prennent notre dossier à bras le corps !
Mais, restons objectifs en décortiquant les dessous de notre avenir.
Tout d’abord, que nous propose le Secrétaire d’Etat en charge de mener, pour le compte du gouvernement, ce projet de réforme du système des retraites :
- le maintien du système universel de la retraite
- un départ à 57 ans
- la limite d’âge à 62 ans
- l’identification des missions régaliennes dangereuses
- la bonification égale au cinquième du temps des services accomplis par les sapeurs-pompiers professionnels transformée en une cotation patronale qui bonifiera le niveau de prime
- le droit au départ après 27 ans de service y compris pour le personnel n’étant plus sous ce statut
Ce qu’il faut comprendre de tout ceci :
- le régime universel fait référence à un nombres de métiers dangereux dont la liste n’est toujours pas arrêtée et devra être actée par ordonnance
- le départ proposé à 57 ans alors que l’âge d’équilibre pour un taux plein n’est pas fixe
- la bonification du 1/5 transférée en l’état dans le système à points alors qu’aucune méthode n’est encore connue
- une portabilité virtuelle sans fondements
Et s’il était encore nécessaire de vous convaincre de cet amateurisme organisé, revenons sur l’âge de départ à 57 ans : l’Article 36 du projet de loi sur les retraites renvoi à un décret en Conseil d’Etat et fait référence aux fonctions exercées mais sans les définir précisément.
Et encore …
Aujourd’hui, les conditions d’un départ en retraite s’appliquent aux cadres d’emplois. Demain, les conditions concerneront les fonctions exercées et par conséquent différeront d’un sapeur-pompier professionnel d’un même cadre d’emploi.
Sans oublier la suppression des 6 derniers mois comme base de calcul des pensions.
L’adoption de ce projet de loi sans vote des parlementaires, sans prise en compte de l’avis du Conseil d’État, sans se soucier de la position des organisations syndicales, sans écoute de vos nombreuses mobilisations sur le terrain, nous annonce un avenir plein d’incertitudes, pleins de mépris !!!
De simples promesses de sauvegarde de notre statut particulier de sapeur-pompier professionnel avec cette machiavélique capacité à s’asseoir sur des garanties quant aux mécanismes qui traduiraient ces belles paroles dans la pratique.
Et que penser de ces élus, garant de notre modèle républicain, qui préfèrent souligner avec fierté que la parole du gouvernement vaut engagement, au lieu de travailler et défendre une équité de traitement ?!
Ajoutons la comédie irrationnelle sur la revalorisation de notre prime de feu ; la volonté méprisable de toujours nous refuser la reconnaissance du métier à risque ; l’immobilisme face à la recrudescence des agressions ; le gel du point d’indice …
Et en local : l’absence de revalorisations de notre pouvoir d’achat ; une perspective de carrière inexistante ; l’augmentation des effectifs qui se fait toujours attendre ; un mépris de notre gouvernance assumé à grand coup de « rictus » difficilement cachés …
L’Union Syndicale SUD SDIS 44 refuse ce déni de démocratie et en appelle à chacune et chacun des sapeurs-pompiers professionnels pour porter haut les valeurs d’un service public d’urgence de qualité !
Nous valons mieux que ce dédain institutionnel …
La population vaut mieux que le démembrement de ce service public …
… mais vous n’êtes pas obligés de nous croire.