« J’ai les goûts les plus simples du monde, je me contente du meilleur. » Sans doute une citation que Monsieur Le Président du CASDIS 44 partagerait avec son auteur, Oscar Wilde.
Car, nous recevoir pour une entrevue d’1h30 reste la chose le plus simple du monde …
Car recevoir la première organisation syndicale représentative du SDIS 44 reste la meilleure des choses …
Oui, parfois nous avons toutes les raisons d’avoir le melon !!!
Il serait long, fastidieux voir même ennuyeux à lire, que de reprendre l’ensemble des propos échangés lors de cette rencontre. Nous ferons donc plus simple : un compte-rendu large et des rencontres dans les centres de secours pour disserter avec vous.
Les premières minutes sont réservées à Monsieur le Pdt CASDIS qui nous brosse – joli vocable et exemples imparables – l’origine de cette rencontre ; la politique nationale des départements, des collectivités, des SDIS ; les relations syndicales sur le département ; l’avenir au SDIS 44 ; le projet stratégique ; les projets de modernisation du parc immobilier – CFE et Pornic – la pérennité du service public, etc.
Il continue en abordant la révision du SDACR : 80 CIS ; révision du volontariat ; augmentation de la population sur le département ; sollicitations opérationnelles en fortes hausses ; repenser la couverture opérationnelle face à ces nouveaux risques ; etc.
Il reconnait avoir demander de gros efforts aux personnels durant ces dernières années et propose, ce jour, de revisiter le régime indemnitaire. Il souhaite instaurer un travail efficace en cette période pré-électorale avançant que tous les voyants lui semblent au vert. Il prend alors exemple de l’augmentation de la part communale qui fut compliquée à mettre en place, à expliquer aux élus concernés, mais qu’au final, ceux-ci ont véritablement compris l’importance d’une telle décision.
Voilà pourquoi il demande à Monsieur le Directeur ainsi qu’au DRH d’engager les négociations sur le régime indemnitaire dans un délai raisonnable. Il souhaite également l’instauration rapide d’une charte de négociation afin de pouvoir commencer les discussions.
Le général de l’Union Syndicale SUD SDIS 44 remercie Monsieur Le Président lui rappelant l’importance d’une telle rencontre, les dernières remontant au déluge et n’étaient pas proposées de manières différentiées entre organisations syndicales.
Il enchaine sur les résultats fort positifs des élections professionnelles de décembre 2018 qui enracinent durablement notre organisation dans la vie sociale du SDIS.
Les dix points que nous souhaitions initialement abordés sont réduits à quatre, l’intérêt étant de les traiter dans leur globalité. Nous proposons à Monsieur le Président de lui adresser un document plus complet.
Valorisation de l’engagement humain
Nous regrettons cet ensemble d’actions méprisables à l’encontre des personnels. Monsieur le Directeur est interpelés sur sa gestion surprenantes des émeutes dans les quartiers, de Notre Dame Des Landes, de l’incendie de la Basilique Saint Donatien, des nombreux samedis « gilets jaunes ». Cette habitude de s’octroyer personnellement les médailles, de soutenir ces remises de distinctions à des personnels moins méritants, de favoriser des choix incompréhensibles …
Notre grand patron se défend de tout choix personnel, rejetant la faute sur les autorités – ministères, DGSCGC.
Nous insistons sur le fait que les SPP ne courent pas après les médailles, préférant un présentiel à leurs côtés en période de « gros coups », mais ne supportent pas cette capacité à valoriser les moins méritants.
Monsieur le Pdt en convient et demande à son directeur de surveiller de prêt tout ceci. Il comprend également que sa présence, lors de moments plus sollicitants, auprès des unités de terrain pourrait valoriser leurs actions et rappelle tout son attachement à ce corps des sapeurs-pompiers.
Les choses sont dites …
Moyens humains
Quelques gribouilles rapides sur un paper-board pour démontrer à Monsieur le Pdt, l’impact sur son département de l’arrivée massive d’environ 17.600 habitants par an depuis plus de 10 ans. Et, au final, l’absence de réponse des services de secours d’urgence : aucun recrutement, stagnation voire baisse des financements, investissement minimum, rien n’est anticipé pour contrer l’augmentation des sollicitations opérationnelles – 15 nouveaux habitants = 1 nouvelle intervention.
Le SDIS 44 se vante d’être le SDIS de catégorie A le moins couteux par habitant alors que le département est à 1,3% de développement quand la moyenne nationale est de 0,8%. D’où, des matériels vieillissants, des personnels sur sollicités, une prise en compte de la sécurité et de la santé au ralenti, etc.
Monsieur le Pdt conçoit avoir sous-estimé la situation et souhaite une réorganisation et un redéploiement des moyens sur le département. Il convient de la nécessité de renforcer humainement les effectifs mais dans un budget avant tout raisonné.
Nous l’alertons sur le paradoxe européen. En effet, ses propos publics pour une Europe forte et incontournable pour « faire face aux enjeux actuels et futurs. » sont en opposition avec la non reconnaissance de l’Arrêt Matzak. Une Directive Européenne pour la Santé et la Sécurité du travailleur au travail.
Il se défend ne pouvoir aller contre la position du gouvernement. Il nous rappelle les limites imposer en temps de travail, en matière de repos de sécurité pour les doubles statuts et les PATS ayant un contrat de SPV. Il insiste en affirmant ne pouvoir contrôler les SPV œuvrant professionnellement pour un employeur autre que le SDIS 44.
Nous lui rappelons que contrairement à ce qu’il avance, il a la capacité à « contrôler » nombres de SPV puisqu’il passe régulièrement des conventions avec les employeurs pour lesquelles il fait grande publicité sur les réseaux sociaux.
Nous préférions qu’il assure une vraie prévention en matière de santé et de sécurité au travail, qu’il engage une réelle communication envers les SPV, les employeurs.
Temps de travail
Le vieux dilemme est toujours d’actualité : garde en 24 ou garde en 12. Effectivement, la dualité parait complexe entre la facilité d’organisation personnelle du 24H et la nécessaire action en santé au travail du 12H.
Monsieur le Pdt souhaite une vraie réflexion sur le sujet et commande à Monsieur le Directeur une étude de faisabilité en gardant la possibilité de faire juxtaposer les deux régimes dans un même centre de secours. Cela répondrait, dans un premier temps, aux attentes différentes des SPP.
Notons l’idée la plus permissible de ce rendez-vous quand Monsieur le Directeur propose son projet de garde en 8H. Hououou …… pas bien !!!
Gardons la philosophie de Monsieur le Pdt consistant à rénover le temps de travail dans un contexte social apaisé. Mais, attendons le travail analytique engagé par le DRH !
SUAP
Notre analyse et nos positions fortes, publiques et assumées pour la défense d’un service public d’urgence de qualité dévolu au SDIS 44 semblent avoir portés ses fruits. Puisque Pdt comme Directeur conviennent de la nécessaire obligation pour le SDIS d’assurer les urgences à personnes.
Néanmoins, monsieur le Pdt se sent démunis face à l’emprise des sociétés privés et demande à Monsieur le Directeur d’être attentif à cette évolution.
Il comprend notre analyse sur l’aberration d’un service public où le contribuable paie un service public qu’il n’a pas et l’obligation, en parallèle, de s’acquitter du coût d’un moyen privé – CPAM, mutuelle.
Nous constatons l’abandon, depuis de nombreuses années, par les SDIS, de la gestion du SUAP et craignons que cette tendance nationale s’accroisse. Monsieur Le Directeur reste également fort pessimiste.
D’autres thèmes, précisions, interrogations, positions, analyses puis notre hôte part vers d’autres responsabilités.
Mais vous n’êtes pas obligés de nous croire …